L’abbé Sigogne

Le monument Sigogne 200e démarque un endroit important et historique dans le Petit Bois. Après la Déportation des Acadiens de la Nouvelle-Écosse (1755-1758) et après presque deux décennies d’exil, les Acadiens déplacés furent autorisés de retourner et s’installer en Nouvelle-Écosse. En 1768, le gouverneur Francklyn leur a accordé une parcelle de terre ici au sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, qu’il a nommé le district de Clare.

Cela pourrait vous surprendre d’apprendre que le village de Pointe-de-l’Église ne doit pas son nom à la grande église imposante qui se trouve le long de route 1. Il doit son nom à la première église paroissiale modeste construite ici dans le Petit Bois, près de l’océan sur la pointe de terre qui se projette dans la baie.

Pendant la fin du 18e siècle, cette section du Petit Bois contenait un chemin parallèle au littoral, la première église (Église Sainte-Marie, construite en 1786), la résidence du prêtre paroissiale et le cimetière du village. C’était le cœur de la communauté.

Port Acadie fut le nom choisi pour désigner cet établissement, mais pour des raisons inconnues, ce nom était rarement employé. Les habitants locaux préféraient appeler le village « la pointe de l’église » et c’est ce nom que porte la collectivité depuis ce temps-là.

Le cimetière paroissial original
Aux années 1930, quand cette photographie fut prise, le cimetière paroissial original était entouré d’une palissade et agrémenté d’une petite chapelle. De nos jours, le monument Sigogne 200e se trouve approximativement là où la chapelle se trouvait auparavant. (Photographie : Centre acadien)

En 1799, seulement treize ans après sa construction, il était évident que la première église était à la fois trop petite et trop près du littoral. Elle était menacée par les vents forts côtiers, les ondes de tempête et l’érosion côtière. Au tournant du 19e siècle, les Acadiens ont décidé de construire une deuxième église et cette fois, ils l’ont positionnée à une bonne distance du littoral le long de l’actuelle route 1.

Photographie prise en 1905
Dans cette photographie prise en 1905, on voit l’emplacement des deuxième et troisième églises (à l’extrême droite) et l’église actuelle (au centre de l’image). L’église actuelle, construite en 1904-1905, est la quatrième église de la paroisse. La deuxième église fut incendiée lors du grand feu de 1820, et la troisième église fut complétée en 1827 et démolie en 1905, peu de temps après que cette photo fut prise. (Photographie : Collection Université Sainte-Anne)

Par un étrange coup du sort, c’était la Révolution française (1789) qui a aidé à amener une personne très remarquable dans Clare. La violence et les persécutions de la Révolution française ont forcé plusieurs prêtres catholiques à fuir la France. Père Jean-Mandé Sigogne s’est enfui en Angleterre pendant 7 ans avant d’accepter de venir en Nouvelle-Écosse afin de pourvoir aux besoins des Acadiens et des Mi’kmaqs dans la région de Clare. Il est arrivé dans Clare en 1799 et a servi la communauté jusqu’à sa mort, 45 ans plus tard. Le monument Sigogne 200e dans le Petit Bois fut érigé pour souligner le 200e anniversaire de l’arrivée du père Sigogne dans Clare.

Sigogne était non seulement le chef spirituel de la communauté, mais il était également un pionnier en éducation de langue française. Il a fondé des écoles de langue française et il a encouragé les Acadiens à faire instruire leurs enfants. Il parlait bien anglais, et il intercédait donc auprès du gouvernement néo-écossais à Halifax en faveur des Acadiens. Au total, il parlait huit langues, y compris le latin et le grec. Après son arrivée en Nouvelle-Écosse, il a également appris le mi’kmaq. Il a été enterré dans le cimetière original de la paroisse dans le Petit Bois.

Le monument qui marque la tombe du père Sigogne
Lors de la fondation du Collège Sainte-Anne en 1891, le corps du père Sigogne fut exhumé et ses restes furent déplacés au terrain devant l’université. Un monument imposant en marbre blanc marque sa tombe et témoigne de son importance à la communauté. (Photographie : Denise Saulnier)

Pour apprendre davantage à propos du père Sigogne et des débuts du peuplement acadien de Clare, visitez les salles d’exposition interprétatives au Rendez-vous de la Baie. L’entrée aux salles d’exposition est gratuite.

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Centre d’interprétation et musée acadien

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