Les forêts du nord de l’Amérique du Nord sont des forêts boréales, et contiennent surtout des arbres à feuilles persistantes. Ceux-ci ont des aiguilles vertes au lieu de feuilles, et ils gardent leurs aiguilles pendant toute l’année. Les forêts du sud de l’Amérique du Nord sont surtout composées d’arbres à feuilles caduques, qui poussent des feuilles au printemps et les perdent à l’automne.
Le Petit Bois est situé dans une différente sorte de forêt, la forêt acadienne, qui recouvre la Nouvelle-Écosse, le Nouveau-Brunswick, l’Île-du-Prince-Édouard et s’étend aussi loin au sud que l’état du New York. Cette zone contient un mélange d’arbres, avec des arbres à feuilles caduques et à feuilles persistantes. Les forêts acadiennes contiennent la plus grande variété d’espèces d’arbres : leur composition comprend habituellement de l’épinette (« le prusse » ou « le pruste » en français acadien), du pin, du bouleau, de l’érable, du hêtre et du tsuga (« le haricot » en français acadien), formant ainsi le couvert forestier feuillu, avec un sous-bois de fougères, de plus petites plantes à fleurs et de buissons d’aune au niveau du sol. Les forêts acadiennes abritent une grande gamme d’oiseaux et de petits mammifères tels que les musaraignes, écureuils et lièvres d’Amérique.
Vers la fin du 18e siècle, lorsque les Acadiens se sont établis dans cette région après la Déportation, elle était densément recouverte de forêt acadienne. Ces Acadiens avaient été des fermiers avant la Déportation et, en partant, ils étaient découragés par l’absence de bonnes terres agricoles. Ils ont utilisé le bois de la forêt pour la construction d’édifices, le chauffage, la construction de bateaux, et également comme produit d’exportation. Ils sont devenus connus comme étant des bucherons très capables, d’habiles opérateurs de scieries, de bons menuisiers et d’excellents constructeurs de bateaux. La forêt acadienne a joué un rôle instrumental dans l’économie de la région.
Par contre, il y a un autre aspect de la forêt acadienne qui est encore plus importante que sa valeur économique… comme les forêts partout dans le monde, les arbres absorbent du dioxyde de carbone et produisent l’oxygène que nous respirons. Les forêts acadiennes ont été dénommées les « poumons des Maritimes ». Nous ne pourrions pas exister sans eux. Il est très important que nous conservions nos forêts et que nous les gérions judicieusement. Nous espérons que vous jouirez de l’air frais du Petit Bois.
Dans la partie nord du Petit Bois se trouve un bosquet de bouleaux jaunes adultes. La plupart des gens connaissent bien les bouleaux blancs (dits « à papier »). Ces arbres poussent droit, sont de taille modeste et n’ont qu’une très courte durée de vie. Par contre, le bouleau jaune peut vivre plusieurs centaines d’années et atteindre une taille impressionnante. Dans la plupart des forêts, les bouleaux jaunes sont coupés pour faire des armoires, des meubles et des planchers en bouleau. Il n’est ainsi pas commun de voir un bouleau jaune adulte. Ils ont des troncs massifs et des branches robustes qui s’étendent dans tous les sens.
Dans le Petit Bois, on peut voir un bosquet de bouleaux jaunes le long des sentiers près des terrains de jeux et de l’église sur la frontière au nord du campus. On peut également voir un bouleau jaune fort impressionnant sur le sentier près de l’entrée au Petit Bois située à l’ouest de l’édifice de la cafétéria.
Les bouleaux jaunes ont parfois un curieux patron de croissance : ils poussent « sur pilotis ». La graine de bouleau germe par-dessus une souche pourrissante, qui lui sert de source d’alimentation. Les racines poussent autour de la souche en même temps. Éventuellement, la vieille souche disparait complètement, et le nouveau bouleau est laissé avec de longues racines qui atteignent le sol. Le Petit Bois contient au moins un bouleau sur pilotis. Pouvez-vous le trouver ?